Nouvelles importantes de la semaine
Demande industrielle européenne Il semble que la demande industrielle allemande soit un peu remontée depuis lundi. On voit une poussée de 2-3GW de la demande électrique allemande malgré des températures pourtant douces. Néanmoins, cet effet reste cantonné à l'Allemagne, les autres pays d'Europe voient leur demande énergétique industrielle rester encore faible. Peut-être qu'il s'agit d'un signe avant-coureur d'un retour de la demande à la faveur de prix plus faibles que l'an passé.
CO2
Des discussions sont toujours en cours au niveau de la Commission Européenne sur la "pente de décarbonation". Les rumeurs récurrentes dans ce marché semblent être la cause de la montée des prix.
Il se peut aussi qu'il y ait des achats dus à la "compliance période" qui arrive : c'est-à-dire la période où les industriels doivent soumettre leur droit de polluer final pour l'année précédente.
Toutefois, dans cette flambée des prix du CO2, une question d'équité économique se pose lorsque l'on sait que la Chine installe 70 GW de centrales thermiques pour cette année seule...
La hausse du CO2 a compensé la baisse du charbon et on retrouve un cout marginal du charbon en Europe autour de 50 eur/MWh.
Chine
Nous verrons plus loin dans notre rapport à quel point la Chine "fait" le prix en Europe via la GNL en ce moment.
On note un début de reprise de l'activité dans l'Empire du Milieu, avec notamment une augmentation du PMI (Purchasing Managers Index) publiée le 31 janvier.
Pour janvier, l'indice PMI chinois se hisse juste au-dessus de 50, ce qui est synonyme d'expansion économique.
Par ailleurs, le pays fête toujours le nouvel an jusqu'à dimanche : doit-on s'attendre à un retour des acheteurs à partir de la semaine prochaine ?
Russie
Alors que des combats intenses font toujours rage en Ukraine et que la confrontation militaire va crescendo, la Russie envoie plus de gaz vers l'Europe.
Les flux gaziers par l'Ukraine sont remontés de 6 mcm/jour : passant de 23 à 29 mcm/j cette semaine.
Balances gazières en Europe
Après révisions de tous nos paramètres et au vu de la remontée des flux de GNL, nous voyons un système plutôt à l'équilibre. Néanmoins, c'est très clairement le GNL qui est marginal pour les prix européens : le bandeau vert dans notre graphique ci-dessous. Dès la semaine prochaine, avec la fin de la période du nouvel an chinois, nous pourrons peut-être voir s'il y a plutôt des indices acheteurs ou vendeurs de gaz asiatique. Pour nous faire une idée, nous regarderons les spreads entre les prix européens de gaz et asiatiques de GNL à la cloture des marchés.

Electricité court terme
La semaine prochaine nous avons des températures plus froides dans tout le Nord de l'Europe et des renouvelables aussi plus faibles.
Les prix seront donc au "marginal gaz", les producteurs allemands d'électricité risquent d'exercer un fort contrôle sur les prix.
Par le passé, en janvier, nous avons constaté que dans ces cas, les producteurs allemands d'électricité bénéficiaient de marges assez considérables de l'ordre de 30 à 40 eur/MWh sur les CCGT pour un prix total de 170-190 eur/MWh.

Perspectives
A chaque fois que la demande monte un peu, à chaque fois que l'offre par pipeline se réduit, alors, les arrivages de GNL en Europe remontent pour compenser.
Ces arrivages de GNL permettent d'anticiper une situation de stocks plutôt élevés pour fin septembre 2023.
Si ces arrivages se poursuivent, nous pourrions retrouver les prix gaziers européens aux couts équivalents "marginal charbon" autour de 50 euros/MWh.
Néanmoins, la grande inconnue est celle de la demande chinoise, nous suivrons donc avec attention la semaine prochaine l'évolution des spreads géographiques Europe-Asie pour le gaz.
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