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fdenanteuil

Rapport hebdomadaire du 25 février 2022


Nouvelles de la semaine


Ukraine-Russie

Lundi soir, Poutine a validé l'autonomie des deux républiques séparatistes du Donbass.

Lundi soir, la Russie a aussi signé un traité de coopération militaire avec ces deux républiques.

Mardi soir dans la nuit, les deux républiques ont demandé une protection militaire de la Russie contre l'Ukraine pour arrêter un génocide qui n'a jamais eu lieu.

Bien sûr, il y a des combats atroces entre militaires depuis 8 ans dans le Donbass mais il n'y a jamais eu de génocide contre la population du Donbass (dirigé contre femmes, enfants).


La Russie a validé cette "demande de protection" et a lancé hier matin une attaque de grande envergure qui se concentre sur la destruction des principaux attributs du pouvoir ukrainien (le glaive et la couronne pour faire simple) :

  • d'abord "le glaive", l'armée : hier 74 installations militaires ont été détruites par des missiles "Kalibr" russes, une version alternative du "Tomahawk" américain. Ce bombardement réduit a peu de choses la capacité de réplique aérienne de l'Ukraine. Mais l'armée de terre ukrainienne reste encore debout.

  • ensuite "la couronne" risque d'être frappée : le pouvoir de Kiev sera surement visé ce soir et dans les jours à venir, cette opération sera probablement très intense.


On peut penser à l'opération "Storm-333" en Afghanistan en 1979 comme modèle de l'intervention à venir. En clair, des opérations de sabotage des infrastructures cruciales de Kiev comme l'électricité, puis des opérations de faux signaux avant un assaut massif contre le pouvoir.

Le président démocratiquement élu (rappelons-le) Zelensky en est bien conscient et a déclaré qu'il était la cible numéro un. Des compagnies d'assassins tchétchènes seraient aussi présentes pour liquider les adversaires politiques dans les jours à venir.

La Russie abattra vraisemblablement ses atouts les uns après les autres jusqu'à la destruction finale du pouvoir de Kiev (assaut armé, attaque chimique, flammes, bombes selon nécessité), à moins que le pouvoir ne se rende.


La Russie a intérêt à ce que son intervention soit rapide et la moins couteuse possible en hommes et en destruction.

L'opinion publique russe ne réagira pas de la même manière selon les deux scénarios :

  • d'une action rapide avec peu de morts,

  • ou d'une guerre très couteuse humainement, surtout dans un pays aussi proche à tous points de vue de la Russie.

Pour le monde occidental, un ralentissement physique de l'action russe serait vraiment très nécessaire, et pas seulement des sanctions financières dont le Kremlin se moque complètement.

Poutine est confiant dans le fait que ses matières premières trouveront toujours preneurs dans le marché "eurasien" de 3 milliards de personnes : Chine, Inde, Pakistan ; il a fait le pari de pouvoir se passer de l'occident financièrement. La Russie a aussi des réserves de change très importantes lui permettant de passer le cap d'une exclusion financière, le temps de trouver des nouveaux débouchés eurasiens pour les produits russes.

Si l'opération est trop facile en Ukraine, Poutine se sentira pousser des ailes et sera porté par sa popularité locale, il pourrait alors viser la Moldavie et les Etats baltes peut-être.

L'OTAN a pourtant décidé de ne pas envoyer de troupes en Ukraine pour contrecarrer Poutine, l'histoire dira qui a été le bénéficiaire de cette décision de non-intervention...


Le projet Nordstream 2 est bien évidemment arrêté.

En ce moment, des flux gaziers russes minimums de 230 mcm/j circulent par le Nordstream 1 surtout. Il n'y a pas eu de coupure supplémentaire cette semaine.

Ces flux gaziers constituent un levier de chantage de la Russie.

Ces flux gaziers de l'ordre de 230 mcm/j (20% de la demande européenne) sont de l'ordre de l'indispensable, ils répondent à des besoin primaires (surtout pour le chauffage en hiver).

Contrairement aux fantaisies de Madame Von Der Leyen, il n'y a pas vraiment d'alternative par le LNG, sauf à des prix rédhibitoires.

Si jamais l'Otan tente de freiner physiquement la Russie dans son invasion, le Nordstream 1 risque d'être coupé.


Mais le danger est aussi ailleurs pour le monde occidental et pour l'industrie européenne.

Le 23 février, la Chine a rappelé que Taiwan faisait partie de son territoire. La date de ce rappel n'est pas un hasard, cette date est liée aux évènements actuels en Ukraine.

Si c'est "trop facile" pour Poutine, à n'en pas douter, la Chine voudra aussi lancer son intervention à Taiwan.

Rappelons que Taiwan fabrique plus de 55% des semi-conducteurs dans le monde. Un problème militaire à Taiwan ne signifierait rien de moins qu'un arrêt industriel mondial.

Il se joue donc des choses très importantes en ce moment en Ukraine qui auront des conséquences au niveau non seulement local mais aussi mondial.



Impact sur les prix de l'énergie

Bien sûr, avec les nouvelles de cette semaine, les prix sont fortement montés.

Le marché "price" désormais :

  • que nous n'aurons jamais le Nordstream 2, (au lieu de 150 mcm/j pour la deuxième partie de l'année si on avait eu NS 2 en juin : il n'y a aura rien désormais), 27 bcm de manque à gagner, c'est énorme: c'est 1/3 du stockage européen,

  • que nous n'aurons que des flux gaziers russes minimum 200-250 mcm/j,

  • et que même ces flux minimums pourraient être coupés.

Mais on voit aussi clairement que l'on trouve des vendeurs à ces prix très élevés.

A ces prix, une forte destruction de demande industrielle prend place. Il est bien plus avantageux de liquider les contrats d'approvisionnement et de ne pas tourner.

A ces prix, une usine de 50 MW (une grosse usine) qui aurait couvert 80% de ses besoins pour une année, peut réaliser un profit théorique brut de 100 millions d'euros sans rien produire, uniquement en revendant ses couvertures d'électricité aux cours d'aujourd'hui.



Flux gaziers

En baisse encore cette semaine.


Stockage gazier


Au minimum.


Balances prévisionnelles


Nous revoyons à la baisse notre bandeau orange ci-dessous qui représente les flux russes.

Le marché est donc en grand déficit à venir dans notre modèle. Il faudra compenser les déficits par de la destruction de demande.



Météo


Des scénarios très éparpillés (plus que d'habitude).

De très grandes différences entre l'EC (froid) et le GFS (normales+) pour la deuxième partie de la semaine prochaine.



Electricité court terme


Nous sortons d'une période de fort renouvelables en Europe du Nord et nous allons vers une accalmie notable.

En conséquence le système électrique allemand sera nettement plus tendu au début du mois prochain que lors des deux dernières semaines.



Conclusion


Même si on s'en doutait, au cours de ces 10 derniers jours, le rideau s'est finalement levé sur la dure réalité des intentions de Poutine.

Cela explique bien des choses sur ce qui s'est passé dans le gaz l'an dernier.

Les baisses d'approvisionnement de l'an dernier étaient en fait une préparation à la guerre en cours, une guerre préparée de longue date sous des angles multiples.


Le marché est en grand déficit à venir dans le scénario le plus vraisemblable. Il faudra compenser les déficits énergétiques par de la destruction de demande.

Les prix très élevés sont là pour rester longtemps.

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